Le paysage associatif français : les créations, les modèles socio-économiques les impacts de la crise et l'emploi salarié - état des lieux du secteur
Les principaux résultats de la quatrième édition de l’ouvrage « Le Paysage associatif français » a pour objectifs de dresser un état du secteur associatif français et de mesurer les évolutions intervenues. Comparativement aux éditions précédentes, l’actuelle édition a eu un objectif supplémentaire : évaluer l’impact de la crise sanitaire. Découvrez ci-dessous les conclusions principales de l'étude menée par Lionel Prouteau et Viviane Tchernonog.
Objectifs et méthodologie
- L’échantillon soumis à l’analyse compte 6052 associations.
- Les données collectées portent sur 2020, 1ère année de la crise sanitaire Covid-19.
Statistiques générales
- 1 370 000 associations étaient en activité en 2020 en France dont 144 000 associations employeuses.
- Les associations actives dans les domaines sportif, culturel et de loisirs constituent 65 % des associations (ensuite on retrouve les associations du secteur humanitaire, social et de santé à 12 %).
- Malgré une présence toujours inférieure à celle des hommes dans les présidences associatives, les femmes connaissent une participation croissante et continue, mais lente, aux instances dirigeantes des associations : la proportion de présidentes passe de 31 % en 2005 à 38 % en 2021.
- Le vieillissement des dirigeants associatifs se poursuit : 47 % des présidents ont plus de 65 ans en 2020 contre 41 % en 2017.
Les impacts de la crise sanitaire sur le tissu associatif français
Coup de frein a la participation bénévoles durant la crise sanitaire
- Près d’une association sur 2 a connu une telle situation. Elle a concerné un peu plus d’1/4 des participations bénévoles. Cette proportion atteint 1/3 dans la culture ainsi que dans le domaine de l’action sociale, caritative et dans la santé.
- Toutes les mises en retrait n’avaient pas donné lieu à une reprise d’activité fin 2021 qui n'ont pas été compensées par l'arrivée de nouveaux bénévoles.
Entre interruptions et renforcement de l'activité associative
- 56 % des associations sans salarié et 62 % des employeuses ont subi en 2020 des interruptions d’activité souvent longues.
- 58 % des associations employeuses appartenant principalement aux domaines sportifs, culturels et de loisirs, les plus impactés par les interruptions, ont eu recours aux dispositifs de soutien public.
- par ailleurs, les associations humanitaires, sanitaires et sociales, qui représentent 12 % du nombre total d’associations en 2020, réalisent ensemble 58 % du budget cumulé du secteur associatif en 2020.
Un processus de concentration toujours à l'œuvre en 2020
- 1,3 % des associations, soit environ 18 000 associations, concentrent 73 % du budget cumulé total.
- et à l’opposé 31 % des associations, qui s’appuient pour l’essentiel sur le travail bénévole réalisent 0,2 % du budget cumulé en 2020.
Les recettes d'activités majoritaires dans les ressources
- Les recettes d’activité, qu’elles proviennent de collectivités publiques ou des usagers des associations, constituent à 65 % la ressource principale du secteur associatif.
- La part des subventions publiques est nettement moins importante, en 2020 mais est égal au 5ème du budget total du secteur associatif.
- La structure de ressources peut cependant varier de façon substantielle d’un type associatif à l’autre (secteur d’activité, taille de l’association, d’emploi salarié ou non).
- en 2020, la baisse des cotisations dans les budgets des associations poursuit la tendance déjà observée en 2005 et 2017. Ceci résulte notamment pour une large part de l‘impact important de la crise sanitaire sur le niveau d’activité.
- la part des usagers passe de 42 % en 2017 à 36 % des ressources en 2020.
Le soutien de la puissance publique évolue avec une augmentation des commandes et une stabilisation des subventions
- En 2020, la part des commandes publiques est encore plus importante (29 %) que celle observée en 2017 (24 %) notamment en raison de l’activité intense du sanitaire et sociale durant la crise sanitaire.
- Reste que la tendance reste à la commande publique au détriment des subventions publiques malgré un renforcement du soutien du collectivités en 2020.
- La part des financement de l'Etat se sont maintenus en 2020 à leur part de 2017 (10 %). Celle des communes a augmenté de 11 % à 12 % du budget cumulé des associations. Celui des départements reste à 12 %.
Les tendances de emploi salarié associatif entre 2010 et 2020
L'emploi s'infléchit entre 2015 et 2020
- La diminution des emplois aidés en est incontestablement un facteur d’explication de cette évolution tendancielle depuis 2017.
- Cette diminution n’épargne aucun domaine d’activité excepté les loisirs
- Sur la décennie, l’âge moyen des salariés des associations augmente d’une année en moyenne.
Le volume horaire rémunéré fléchit en 2020
- La crise du Covid-19 a touché durement l'emploi au sein des associations des secteurs : culture, sports, loisirs et hébergement-restauration.
- considéré globalement, l’emploi associatif a moins souffert que l’emploi du secteur privé hors associations. L’hébergement médico-social, de l’action sociale et
de la santé ont été fortement mobilisés.
La diversité des modèles socio-économiques des associations grâce à 7 schémas de ressources monétaires
La création d'associations de 2011 à 2022
Une forte chute des créations en 2020
- les dissolutions ont augmenté à partir de 2021 avec la crise sanitaire passant de 70 000 par an entre 2014 et 2014, à 60 000 en 2020.
- La reprise a été très limitée en 2021 (moins de 63 000 créations) mais plus franche en 2022 (près de 68 000).
La culture détient la part la plus importante dans les créations avec près de 3/10 (suivie des sports et des loisirs).
En conclusion, la crise sanitaire a mis un coup d'arrêt aux évolutions de long terme de la structure du budget du secteur associatif. L'avenir dira si cette parenthèse s'est vite refermée ou si elle à initié des modifications dans les évolutions tendancielles antérieures.